Bravo to UNICEF France for taking a strong position with the Government and French media on the need to repatriate children held at Al Hol and other prison camps in NE Syria. (see tweet below).
A debate in France over the future of these children has raged for weeks. So far, the government has taken the position that they will repatriate only on a 'case by case' basis and with a focus on orphans. No overall solution seems so far in sight for the some 200 French children (and in the case of the non-orphans, their mothers) held at al Hol.
À Paris, Marc, grand-père de quatre enfants détenus eux dans le camp de Al-Hol à une quarantaine de kilomètres de cette prison, a suivi les évènements avec effroi. « Il n’est pas difficile d’imaginer ce qui aurait pu se passer si Daech avait décidé d’attaquer un camp plutôt que cette prison. Un camp protégé uniquement de grillage et de barbelés et avec le nombre d’enfants qu’il y a dedans... » Ce danger est toujours présent selon ce représentant du Collectif des familles unies. Les femmes et les enfants détenus dans les camps au nord-est de la Syrie l’ont en tête au quotidien en plus des conditions désastreuses dans lesquels ils vivent.
Au total, 80 femmes françaises ayant rejoint l'organisation État islamique et 200 enfants attendent que le gouvernement français décide de les rapatrier, mais pour l’instant, silence radio. Maître Dosé qui représente certaines de ces familles s’est entretenu plusieurs fois avec les autorités sans succès. « On m’a dit il y a un an que le quai d’Orsay n’était plus aux commandes. Que la décision revenait à Emmanuel Macron, à l’Élysée. » Mais l’avocate affirme ne pas voir le début d’un changement de position même si la position actuelle des autorités semble « intenable »
« Fabriquer une orpheline et la laisser pourrir dans le camp »
Parmi les jeunes femmes représentées par Marie Dosé, une mère de 28 ans diabétique et décédée par manque de soin, le 14 décembre dernier, dans le camp de Roj. L’avocate affirme avoir demandé son rapatriement à 42 reprises aux autorités françaises, sans succès. La jeune femme a laissé derrière elle une orpheline de six ans qui n’a toujours pas été rapatriée par les autorités françaises. « Cette petite fille est entrée dans ce camp à trois ans, rappelle l’avocate, la colère dans la voix. Elle a ensuite regardé sa mère agoniser pendant trois ans. Aujourd’hui elle est toute seule dans le camp. Elle a vu ses petits camarades suédois et néerlandais être rapatriés avec leur mère. C’est ça le choix de la France : fabriquer une orpheline et la laisser pourrir dans le camp de Roj alors même que Daech est en train d’attaquer le Nord-Est syrien. »
Au début du mois de février, un enfant est mort dans le camp d'Al-Hol touché par les tirs d’un membre de la sécurité du camp, trois autres ont été blessés. Les autorités kurdes syriennes affirment avoir dû faire face à une tentative de kidnapping d’une des gardes. Pour Bénédicte Jeannerod, directrice France de l’ONG Human Rights Watch, « c’est un signal d’alerte supplémentaire vis-à -vis de la France et des autres États qui ont sous-traité la responsabilité de leurs ressortissants à un acteur non étatique dans une zone de guerre ». L’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie n’est en effet pas reconnue par la communauté internationale. Le parti du PYD qui la dirige est la branche syrienne du PKK, considérée comme organisation terroriste notamment par l’Union européenne et donc la France.
« On a envie de crier, souffle Marc. On a envie de crier parce qu’on est en train de tuer nos petits-enfants physiquement, psychologiquement et socialement. » Une autre nouvelle a récemment inquiété le grand-père de quatre enfants, celle de la mise en camp de rétention de garçons de plus de 12 ans, alors séparés de leur mère : « Imaginez un peu à quel degré de violation des droits de l’enfant, on est arrivé dans le nord-est de la Syrie dans la mesure où il y a des enfants qui arrivent dans des camps alors qu’ils ont 6 ou 7 ans, qui sont mis dans une prison pour adolescent à 12 ans et qui devraient intégrer une prison à 18 ans. Des enfants qui sont des victimes, qui sont innocents et à qui on ne peut absolument rien reprocher et à qui on promet finalement une détention perpétuelle. »
Ces femmes et enfants ne sont détenus sans aucune procédure judiciaire, comme le rappelle Bénédicte Jeannerod (HRW) « Cette détention arbitraire indéfinie équivaut à une punition collective ce qui constitue un crime de guerre. Les gouvernements qui contribuent activement à cet enfermement, dont la France, peuvent se rendre complices de ces crimes. »
La France en capacité de recevoir ces enfants
Pourtant en France, la justice est opérationnelle, rappelle Patrick Baudouin de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme. « La CNDH a auditionné des juges anti-terroristes, tous demandent que les mandats internationaux soient exécutés afin de pouvoir juger les adultes en France. »
Au niveau de l’accueil des enfants un processus est également en place depuis plusieurs années au sein de l’Aide social à l’enfance. « La réalité est simplement que l’unique raison du non-retour de ses enfants est électorale », affirme le psychiatre Serge Hefez qui lutte aussi pour le retour de ces enfants. « Personnellement, je ne comprends pas qu’au nom d’élections on puisse accepter de laisser mourir des enfants et que tout le monde trouve ça normal. » En effet, c’est après un sondage, réalisé début 2019, affirmant que deux tiers des Français souhaitaient que les enfants français restent en Irak et en Syrie, que le gouvernement a fait marche arrière.
Alors que certains de ces enfants passent actuellement leur cinquième hiver sous une tente, des personnalités françaises se sont jointes à leur cause pour tenter de lutter contre l’oubli. « Le but est qu’ils sachent qu’il y a des gens, ici, en France, qui les attendent et qui pensent à eux », explique Marie Desplechin. L’autrice de livre pour enfants estime qu’il faut simplement expliquer la situation et qu’il est méprisant de la part du gouvernement de penser que le peuple français est assez bête, égoïste et méprisable pour faire du retour de quelques enfants un sujet de colère. « Il y a des millions de gens qui sont émus par des vidéos de chatons, je ne peux pas croire que parmi ces gens il n’y en ait pas qui soient troublés par des enfants qui sont en train de mourir en Syrie. »
You may have seen two articles we posted last week on the situation facing some 10,000 women and children in the al Hol camp and the 700 child prisoners faced in al Hasakah.
The recent failed ISIS attack on the prison at al Hasakah has raised new fears for the safety of children held in both locations. Beyond the immediate safety issues, the much bigger question is why are the children there in the first place. These children been held in prison camps for three years now - without trial or any semblance of legal process. Nearly all of the children took no part in the crimes of ISIS, and in many cases never even met their fathers.
At least France is debating the issue, while the many other governments of the 'home' countries from which ISIS women and children are drawn continue to ignore their plight.
These children, who are rapidly growing into adults, live without any hope of a future beyond prison. Meanwhile, the camps are ticking time bombs. We can almost guarantee that more children will be killed and injured when violence next breaks out.
All the concerned countries, but particularly western countries involved in the campaign against ISIS, need to work out a solution. They cannot continue to hold some 10,000 women and children forever. There is no doubting the serious security concerns attached to repatriating so many dependents of militants, but those problems must be addressed - not shunted off the page.
UN organizations, including UNICEF, have an obligation to open and maintain a dialogue with the concerned governments. UNICEF has a long and proud history of rehabilitating child soldiers and returning them to their families and their communities. Surely, we can put that experience to work in helping governments find solutions to this ongoing crisis.
Tom
Unicef-France présente ce matin à la conférence de presse appelant le gouvernement à rapatrier les enfants français retenus dans les camps syriens #droitsdelenfant#unicef https://t.co/NTmRcCMOYE
— Hazan Adeline (@AdelineHazan) February 15, 2022
200 enfants français sont détenus dans un camp du NE syrien, maintenus prisonniers par l'Etat FR qui ne les rapatrie pas
— Collectif des Familles Unies (@FamillesDes) January 26, 2022
Depuis la publication de cette tribune, il y a un an, rien n'a changé.
Cette ignominie continue.#RapatriezLeshttps://t.co/1EZ6MFWwKE
Syrie: 200 enfants français au cœur de la montée des tensions dans le nord-est du pays
Il y a un mois, les médias du monde entier racontaient les dix jours d'attaque de l'organisation État islamique sur la prison de Hassaké. Parmi les détenus, 600 enfants dont 10 Français. Selon Amnesty International on ignore encore combien d’entre eux sont morts. Le bilan global est de 374 prisonniers et assaillants tués et 120 du côté des Forces démocratiques syriennes.À Paris, Marc, grand-père de quatre enfants détenus eux dans le camp de Al-Hol à une quarantaine de kilomètres de cette prison, a suivi les évènements avec effroi. « Il n’est pas difficile d’imaginer ce qui aurait pu se passer si Daech avait décidé d’attaquer un camp plutôt que cette prison. Un camp protégé uniquement de grillage et de barbelés et avec le nombre d’enfants qu’il y a dedans... » Ce danger est toujours présent selon ce représentant du Collectif des familles unies. Les femmes et les enfants détenus dans les camps au nord-est de la Syrie l’ont en tête au quotidien en plus des conditions désastreuses dans lesquels ils vivent.
Au total, 80 femmes françaises ayant rejoint l'organisation État islamique et 200 enfants attendent que le gouvernement français décide de les rapatrier, mais pour l’instant, silence radio. Maître Dosé qui représente certaines de ces familles s’est entretenu plusieurs fois avec les autorités sans succès. « On m’a dit il y a un an que le quai d’Orsay n’était plus aux commandes. Que la décision revenait à Emmanuel Macron, à l’Élysée. » Mais l’avocate affirme ne pas voir le début d’un changement de position même si la position actuelle des autorités semble « intenable »
« Fabriquer une orpheline et la laisser pourrir dans le camp »
Parmi les jeunes femmes représentées par Marie Dosé, une mère de 28 ans diabétique et décédée par manque de soin, le 14 décembre dernier, dans le camp de Roj. L’avocate affirme avoir demandé son rapatriement à 42 reprises aux autorités françaises, sans succès. La jeune femme a laissé derrière elle une orpheline de six ans qui n’a toujours pas été rapatriée par les autorités françaises. « Cette petite fille est entrée dans ce camp à trois ans, rappelle l’avocate, la colère dans la voix. Elle a ensuite regardé sa mère agoniser pendant trois ans. Aujourd’hui elle est toute seule dans le camp. Elle a vu ses petits camarades suédois et néerlandais être rapatriés avec leur mère. C’est ça le choix de la France : fabriquer une orpheline et la laisser pourrir dans le camp de Roj alors même que Daech est en train d’attaquer le Nord-Est syrien. »
Au début du mois de février, un enfant est mort dans le camp d'Al-Hol touché par les tirs d’un membre de la sécurité du camp, trois autres ont été blessés. Les autorités kurdes syriennes affirment avoir dû faire face à une tentative de kidnapping d’une des gardes. Pour Bénédicte Jeannerod, directrice France de l’ONG Human Rights Watch, « c’est un signal d’alerte supplémentaire vis-à -vis de la France et des autres États qui ont sous-traité la responsabilité de leurs ressortissants à un acteur non étatique dans une zone de guerre ». L’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie n’est en effet pas reconnue par la communauté internationale. Le parti du PYD qui la dirige est la branche syrienne du PKK, considérée comme organisation terroriste notamment par l’Union européenne et donc la France.
« On a envie de crier, souffle Marc. On a envie de crier parce qu’on est en train de tuer nos petits-enfants physiquement, psychologiquement et socialement. » Une autre nouvelle a récemment inquiété le grand-père de quatre enfants, celle de la mise en camp de rétention de garçons de plus de 12 ans, alors séparés de leur mère : « Imaginez un peu à quel degré de violation des droits de l’enfant, on est arrivé dans le nord-est de la Syrie dans la mesure où il y a des enfants qui arrivent dans des camps alors qu’ils ont 6 ou 7 ans, qui sont mis dans une prison pour adolescent à 12 ans et qui devraient intégrer une prison à 18 ans. Des enfants qui sont des victimes, qui sont innocents et à qui on ne peut absolument rien reprocher et à qui on promet finalement une détention perpétuelle. »
Ces femmes et enfants ne sont détenus sans aucune procédure judiciaire, comme le rappelle Bénédicte Jeannerod (HRW) « Cette détention arbitraire indéfinie équivaut à une punition collective ce qui constitue un crime de guerre. Les gouvernements qui contribuent activement à cet enfermement, dont la France, peuvent se rendre complices de ces crimes. »
La France en capacité de recevoir ces enfants
Pourtant en France, la justice est opérationnelle, rappelle Patrick Baudouin de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme. « La CNDH a auditionné des juges anti-terroristes, tous demandent que les mandats internationaux soient exécutés afin de pouvoir juger les adultes en France. »
Au niveau de l’accueil des enfants un processus est également en place depuis plusieurs années au sein de l’Aide social à l’enfance. « La réalité est simplement que l’unique raison du non-retour de ses enfants est électorale », affirme le psychiatre Serge Hefez qui lutte aussi pour le retour de ces enfants. « Personnellement, je ne comprends pas qu’au nom d’élections on puisse accepter de laisser mourir des enfants et que tout le monde trouve ça normal. » En effet, c’est après un sondage, réalisé début 2019, affirmant que deux tiers des Français souhaitaient que les enfants français restent en Irak et en Syrie, que le gouvernement a fait marche arrière.
Alors que certains de ces enfants passent actuellement leur cinquième hiver sous une tente, des personnalités françaises se sont jointes à leur cause pour tenter de lutter contre l’oubli. « Le but est qu’ils sachent qu’il y a des gens, ici, en France, qui les attendent et qui pensent à eux », explique Marie Desplechin. L’autrice de livre pour enfants estime qu’il faut simplement expliquer la situation et qu’il est méprisant de la part du gouvernement de penser que le peuple français est assez bête, égoïste et méprisable pour faire du retour de quelques enfants un sujet de colère. « Il y a des millions de gens qui sont émus par des vidéos de chatons, je ne peux pas croire que parmi ces gens il n’y en ait pas qui soient troublés par des enfants qui sont en train de mourir en Syrie. »
I fully agree with Tom. A solution for these children is difficult, but UNICEF should be the thought leader for finding a way out. I would also be looking towards the CRC Committee. Perhaps even the members of the Executive Board could exercise their brains around this topic.
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